HICLESBEKE…EKELSBEKE…ESQUELBECQ
Nom dérivé du flamand, c’est sans doute à la traversée de l’Yser et à la présence de nombreux chênes que le nom de notre commune doit son origine : «la rivière aux glands».
IXe siècle : première apparition du nom dans le cartulaire de Saint Bertin. La vie de Saint Folquin, y est retracée. L’évangélisateur meurt à Esquelbecq le 14 décembre 855. Implanté au bord de l’Yser, le bourg fut dès cette époque protégé par un château et un seigneur. De cette lointaine construction et de ses occupants, aucun document ne nous est parvenu à ce jour.
DEPUIS LE MOYEN-AGE ET JUSQU’EN 1821 cinq familles seigneuriales y régnèrent : L’histoire est connue avec certitude depuis la fin du XIIIe siècle, plus exactement 1299, date à laquelle la fille de Thierry d’ESQUELBECQ Béatrix, seule héritière du lieu , épouse Gauthier de GHISTELLES. Durant plusieurs générations, le château restera dans la famille : Jean, Gérard, Jean, Gauthier … Jeanne qui épousera Louis d’HALLEWYN. On peut penser que les d’HALLEWYN, seigneurs français furent contraints de vendre leurs biens en Flandre alors sous la domination espagnole. Cette vente eut lieu en février 1584, l’acheteur et nouveau seigneur d’Esquelbecq n’était autre que Valentin de PARDIEU, gouverneur de Gravelines. Il meurt au siège de Doullens le 16 juillet 1595, n’ayant aucun héritier.
C’est à Philippe Levasseur de GUERNONVAL son neveu qu’il donna ses terres. Fait chevalier d’Esquelbecq, puis premier baron du même lieu en 1612, il aura à cœur de relever les ruines du village dont il restaure le château (1606) et l’église (1610). Il meurt en 1633.
Durant 225 ans, Esquelbecq appartiendra à cette famille. Louis de GUERNONVAL né à Esquelbecq en 1729 fut le dernier à être enseveli dans la crypte de l’église saint Folquin en l’an X.
En 1790 la commune fut érigée en chef-lieu de canton comprenant 7 municipalités. Mais elle ne le demeura que 2 ans, et c’est Wormhout, commune plus importante qui lui succéda.
En 1793 Esquelbecq connut également la fureur des patriotes. Tout ce qui rappelait l’ordre ancien fut pillé, cassé ou enlevé. Disparurent ainsi le gibet de la place, les armoiries incrustées dans les murs du château … 23 août 1793 bataille d’Esquelbecq. Si elle ne fut qu’un épisode de la guerre qui opposa la jeune république au reste de l’Europe, elle fut d’importance pour le village car elle engendra la fin de la magnificence du château.
XIXème siècle : Ruinés par la bataille et 15 jours d’occupation ennemie, les GUERNONVAL l’abandonnèrent tout à fait, ils le vendirent en 1821 à M. Louis COLOMBIER, négociant lillois. Il fut à l’origine de l’essor de la commune pour laquelle il obtint le passage de la voie ferrée et la construction d’une gare. L’arrivée des premiers trains en 1848 fut à l’origine de l’implantation d’industries et de commerces du négoce.
Alphonse BERGEROT : marié à la petite-fille de Louis COLOMBIER, fut maire pendant 56 années (de 1852 à 1908) et marqua de son empreinte le village.
En 1857, il écrit avec M. DIEGERICK , l’archiviste d’Ypres, l’histoire du château et des seigneurs d’Esquelbecq. Il fonde la maison de retraite en 1867, l’école Saint Joseph en 1888 …
La guerre 1914 /1918 : douloureuse époque pendant laquelle près de 80 esquelbecquois perdirent la vie. Lors de la grande offensive allemande sur les monts de Flandre en avril 1918, des milliers de soldats revenant du front tout proche, furent soignés ici. Plus de 600 d’entre eux succombèrent à leurs blessures, aux gaz de combat ou à la maladie et furent enterrés dans un cimetière provisoire, en bordure de la route de la gare, puis définitivement en avril 1918 dans un terrain plus en retrait offert par l’état français.
Deuxième guerre mondiale : l’occupation allemande débuta fin mai 40 par une bataille atroce. 70 soldats britanniques furent massacrés sur l’ordre des SS, à la Plaine au Bois. Un mémorial, en témoignage de ce crime de guerre, est érigé route de Wormhout, et plus récemment la grange du massacre a été reconstruite à l’identique.